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Interview de Vincent Grynbaum (Mediawan Thematics) 

Vincent Grynbaum (Mediawan Thematics) : « Grâce à la diversité de nos chaînes et services, nous représentons une forme de « One stop shop » de la télévision thématique » 

1. Dans le prolongement de son métier historique d’éditeur de chaînes thématiques payantes, Mediawan Thematics décline son savoir-faire vers la SVoD et vers les chaînes FAST. Combien de chaînes ou services le groupe compte-t-il aujourd’hui ? En France et à l’international ?

Médiawan Thematics édite plus d’une vingtaine de chaînes ou services : onze chaînes thématiques payantes, de RTL9 ou AB1à la chaîne AUTOMOTO et Toute l’Histoire, trois services de SVoD, Explore, Insomnia et Kitchen Mania, quatre chaînes FAST, « Génération Sitcom », « Les Filles d’à côté », « Alerte à Malibu » et « Wonderland Kids TV » , et deux chaînes en clair destinées au public belge, AB3 et ABXplore).

Nos chaînes et services sont très largement distribués en France comme dans l’ensemble des territoires francophones : France métropolitaine et ultramarine, Suisse, Belgique, Luxembourg, Monaco, Afrique subsaharienne francophone, Maurice, Madagascar, Caraïbes (Haïti…).

2. Lorsque vous lancez un nouveau service, quels sont les critères qui vous poussent à privilégier une chaîne thématique classique, une chaîne FAST ou un service de SVoD ?

Ce choix dépend, notamment, de la thématique, du public cible, et des usages auxquels il est attaché.

Nous privilégions les chaînes linéaires quand nous nous adressons à des téléspectateurs passionnés qui conservent l’habitude d’une forte consommation linéaire, qui font confiance à la qualité du travail édito de nos équipes et qui aiment être guidés à travers d’une grille de programmes. Pour chaque chaîne thématique, nous complétons le signal linéaire avec un « corner » à la demande qui capitalise sur l’expertise de nos équipes de programmation.

Nos services de SVoD prolongent notre savoir-faire, sur des thématiques dont on savait que la consommation se ferait essentiellement en non linéaire. C’est aussi la forte demande de nos clients opérateurs qui nous a guidé, pour les trois plateformes de streaming lancées en 2021. Explore, notre service dédié au documentaire,propose plus de 250 heures de programmes, qui vont des grandes tendances sociétales aux phénomènes culturels mondiaux en combinant achats, partenariats, comme avec les géants sud-coréens HYBE et LOTTE sur la K-pop, et productions originales comme Ciné ou Canap -Masterclass avec Jacques Audiard, Noémie Merlant, ou encore Jeff Nichols. Kitchen Mania offre un large choix d’émissions de divertissement autour de la cuisine, animées par des chefs renommés tels que Jamie Oliver, ainsi que des productions originales, telles qu’Un déjeuner avec Elvira, dans laquelle la critique culinaire Elvira Masson part à la rencontre de cheffes ou, depuis le 1er mars, Sommelier, la mémoire du goût, Un documentaire immersif sur le concours du Meilleur Sommelier de France. Insomnia, enfin, s’impose comme la référence du streaming d’horreur en France, grâce à un catalogue qui mêle blockbusters, classiques cultes et films d’auteur. Insomnia, qui bénéficiait déjà d’un partenariat exclusif avec la plateforme de référence aux États-Unis, AMC.

Shudder, vient de conclure un partenariat stratégique avec CJ ENM, le leader de la distribution de contenus sud-coréens. Celui-ci s’est traduit par l’arrivée de séries emblématiques du K-horror, un genre reconnu pour son atmosphère unique et ses récits captivants.

Cette offre de plateformes à la demande ciblées rencontre un grand intérêt de la part des distributeurs : nos trois services sont tous présents chez Free, Molotov, Orange, SFR, Prime Video Channels, Explore est disponible sur Apple TV, Insomnia est inclus dans les forfaits Canal+ Ciné Séries et Canal+ La Totale…

Les chaînes FAST permettent de répondre à un public de nostalgiques ou de bingeurs, avec des blocs de programmation linéaire qui puisent dans des catalogues qu’on ne trouve plus en télévision gratuite ou payante. Nous en proposons quatre : deux chaînes thématiques, « Génération Sitcom » et « Wonderland Kids TV », et deux chaînes « mono IP », « Les Filles d’à côté » et « Alerte à Malibu ».

3. Qu’il s’agisse des acquisitions, de la programmation, de la distribution ou encore de la régie, comment l’activité est-elle structurée, de façon à optimiser les synergies ?

Pour l’identification des thématiques sur lesquelles il existe une attente du public, et s’agissant de l’expertise éditoriale permettant d’en proposer le meilleur traitement, notre savoir-faire est ancré dans l’histoire même de la télévision thématique.

Nous nous nous attachons aussi périodiquement à renouveler l’approche et le positionnement de nos chaînes. C’est par exemple ce que nous avons fait avec la refonte des grilles et des identités visuelles de nos chaînes phare (MANGAS / RTL9 / AB1).

Et l’appartenance à Mediawan nous aide pour participer aux projets de certaines sociétés de productions du groupe, ou pour accéder à leur catalogue, comme le projet de long métrage avec Black Swan pour Insomnia, ou les droits de la collection Apocalypse (CC&C) pour Toute l’Histoire.

Ceci participe au poids la marque Mediawan en tant que « sceau de qualité » pour nos partenaires distributeurs.

Et auprès de ces derniers, nous représentons une forme de « One stop shop » de la télévision thématique grâce à la diversité de nos chaînes et services,ce qui est essentiel dans nos discussions commerciales. Premier éditeur à avoir contractualisé avec les FAI, il y a un peu plus de 20 ans, nous avons aussi été les premiers à nouer des accords avec les nouveaux distributeurs du numériques, et notamment Amazon en 2019 avant le lancement de Prime Vidéo Channels.Concernant la publicité, enfin, nous avons une régie Interne qui commercialise l’essentiel de nos chaines thématiques (Régis), et nous collaborons avec 3 régies externes qui répondent à des besoins spécifiques : Canal Brand Solutions qui commercialise RTL9 compte tenu de son audience importante, RMB et Goldbach qui couvrent respectivement la Belgique et la Suisse pour des décrochages sur certaines de nos chaînes. L’optimisation de la monétisation publicitaire, soutenue par la qualité de nos audiences, permet de compenser la tendance à la baisse de nos revenus de distribution.