Soutenue par une croissance à deux chiffres, Pixagility est une plateforme multiservices innovante qui accompagne ses clients dans la diffusion de leurs contenus vidéo. A l’ère de la globalisation et de la digitalisation, la société créée en septembre 2009 est désormais un maillon fort dans la chaîne de distribution. Explications avec son président, Ronan Lunven et son directeur général, Philippe Monzein.
Que fait Pixagility et en quoi votre métier est-il spécifique et demande une expertise particulière ?
Philippe Monzein : Pixagility est un prestataire technique dans la chaîne de fabrication et de distribution des contenus vidéos. Notre métier consiste à faciliter la distribution de ces contenus en maximisant la multidistribution voulue par les éditeurs sur les canaux de diffusion traditionnels comme sur les environnements digitaux. Pixagility est capable, d’une part, d’adresser toutes les plateformes avec un « time to market » extrêmement court pour donner de la visibilité aux contenus au moment où ils sont disponibles et, d’autre part, de traiter ces contenus pour de très gros volumes tout en maintenant une grande qualité de diffusion. La société a développé un savoir-faire particulier qui permet d’assurer la distribution des contenus sur de multiples supports de diffusion avec toute la complexité que cela représente, chaque repreneur ayant ses propres spécifications. Nous offrons ainsi des solutions performantes, évolutives et mutualisées.
Qui sont vos clients ?
PM : Nous travaillons pour deux types de clients. Les premiers sont les éditeurs de chaînes, du type M6, Canal+, Mediawan, NBCUniversal, BeIN Sports, L’Equipe ou encore le groupe Altice. Nous agissons comme une extension de leur propre service technique en les aidant à distribuer techniquement leurs contenus. A l’autre bout de la chaîne, les seconds clients sont ce qu’on appelle « les repreneurs », c’est-à-dire les FAI, les plateformes digitales, les plateformes satellites (comme Canal+ International) pour lesquels nous mettons à disposition les contenus qu’ils vont reprendre selon leurs propres contraintes techniques.
Qui sont vos concurrents et quelle est la valeur ajoutée de Pixagility ?
PM : Nos concurrents sont des sociétés comme Globecast, Cognacq-Jay Images ou encore Arqiva. Notre valeur ajoutée, c’est notre agilité, notre rapidité d’action, notre capacité à s’adapter au marché et notre connotation beaucoup plus digitale que broadcast.
Ronan Lunven : Au moment de la création de Pixagility, l’audiovisuel traditionnel entamait sa mue vers le numérique. Nous avons alors accompagné le marché dans ce basculement numérique, avec un avantage sur nos concurrents : nous avions un workflow nativement digital et très internet, car nous avons pris le train de l’internet dès la naissance de la société. Nous sommes également très vite allés vers l’industrialisation de nos process, puisque 80 % des fonctionnalités sont communs à tous nos clients, mais avec une supervision humaine importante. Nous avons été disruptifs dans le modèle économique proposé à nos clients. Et puis, dans notre offre de niche, nous avons une expertise très puissante.
PM : Au cœur de notre activité également, il y a la massification. Aujourd’hui, par exemple, les contenus de France Télévisions, dont les offres se multiplient, transitent par Pixagility. Cela représente plusieurs dizaines de milliers d’heures par mois traités par nos soins. Pour cela, il faut des infrastructures extrêmement solides et sécurisées. Nous avons construit des infrastructures mutualisées qui nous permettent de faire de la masse, et qui sont, désormais, des éléments de différenciation de notre positionnement. Cela nous a également permis de nous développer plus vite que nos concurrents.
Quels sont vos principaux secteurs d’activités ?
PM : Nous travaillons autour de 3 axes d’activités. Le premier est la distribution de contenus et de chaînes linéaires, qui représente 50 % de notre business. C’est une activité en croissance grâce à notre développement international, notamment sur l’Afrique, et à l’avènement de la Fast TV. Le deuxième axe est le non linéaire, principalement la consommation Replay et VOD. Cette activité, qui représente 35% de notre business, va consister à délinéariser des flux linéaires. Enfin, nous diversifions notre activité vers une dimension éditoriale, en complément de notre expertise technique et ce, pour répondre à la demande de nos clients. Pour cela, nous avons racheté en 2017 une structure spécialisée dans l’animation éditoriale, Webbe. Désormais, sur les contenus qui transitent par Pixagility, nous sommes capables, par exemple, de commenter des événements sportifs, d’animer des portails ou de proposer des éléments graphiques et d’habillage qui vont mettre en valeur les contenus.
Sur chacun de ces axes, nous avons développé des plateformes mutualisées. Ce principe de mutualisation fait que, sur le plan économique, nous pouvons proposer des approches économiques différenciantes et disruptives à nos clients.
Quels sont vos axes de développement ?
PM : Outre le renforcement de notre activité éditoriale, nous avons deux axes de développement. Le premier est l’international. Nous développons notre business sur des bassins linguistiques. Il y a d’abord eu le bassin francophone et l’Afrique francophone, notamment avec des clients comme Canal+ Afrique. Nous nous déployons désormais sur l’Afrique anglophone et l’Angleterre, sur le bassin lusophone au Portugal, en Afrique et au Brésil, et sur le bassin espagnol. Nous avons d’ailleurs signé en juin 2023 un contrat avec la société espagnole Atresmedia pour la distribution de leurs contenus en Europe. Notre principe de mutualisation fait que, une fois que Pixagility est présent dans un pays, la possibilité est offerte à tous nos clients d’y accéder.
RL : Le second axe de développement consiste à renforcer notre activité vers les réseaux pur digitaux, en aidant nos clients à aller vers les plateformes digitales globales. Pour ce faire, nous avons recruté en juin dernier un directeur des opérations, Franck Vetu, ex-directeur technique de Salto.
Propos recueillis par Carole Villevet
Pixagility en chiffres
- Création en 2010.
- Un chiffre d’affaires de 6 M€, en croissance de 10 à 15 % chaque année.
- Une équipe de 50 personnes, dont 80 % sont des ingénieurs et techniciens.
- 2 sites de production : 1 site en France à Boulogne-Billancourt avec des infrastructures interconnectées avec plusieurs datas center, 1 site à Abidjan en Côte d’Ivoire directement dans un data center.